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lundi 25 avril 2016

Jour 7 : Nikko après la pluie


sur le chemin du temple - Nikko, Japon


Après le temps brumeux et mystérieux de la veille, c'est sous un soleil rutilant que nous explorons les temples de Nikko pour notre deuxième jour de visite, nous offrant une toute autre vision de la montagne. Nous commençons notre visite par le Tosho-gu, le temple le plus réputé de la ville, à la fois à cause de sa taille et de sa beauté. A peine arrivés, nous sommes accueillis par une pagode de cinq niveaux...

Pagode à Nikko, Japon
Comme hier, nous passons par une grande porte flanquée de deux statues de dieux d'origine indienne, très colorés, nous toisant de toute leur hauteur (et ayant grandement besoin d'un petit coup de peinture).

Statues bouddhistes, Nikko, Japon

Statues bouddhistes, Nikko, Japon

Nous entrons dans une cour ou se trouve divers bâtiments : entrepôts, écuries, bibliothèque, et bien sûr, le bassin destiné à se purifier. Tout est baigné de soleil, rendant les couleurs encore plus éclatantes.





Nous retrouvons les traditionnels tonneaux de saké...


Sur l'un des bâtiments, nous voyons des éléphants cauchemardesques :


Sur un autre, on voit un haut relief représentant les singes de Nikko, figure connue dans le monde entier, représentant trois singes se couvrant respectivement les yeux, les oreilles et la bouche, pour signifier « Je ne vois pas le mal, je n'entends pas le mal, je ne dis pas le mal. ».


Nous montons ensuite des marches pour arriver à l'enceinte entourant le bâtiment principal, à l'intérieur duquel les photos étaient interdites. Ce n'est pas très grave, les photos prises à l'extérieur montrent bien à quel point les bâtiments sont fastueux, ornés de hauts-reliefs représentant des grues, des paons ou des canards s'agitant au milieu de la végétation ou des vagues.





Une chose est sûre, ce temple est celui des animaux. Outre les représentations d'oiseaux, on trouve aussi des dizaines de Kirin, 49 très exactement dans le temple. Non, ce n'est pas seulement le nom d'une bière, mais aussi celui d'un animal fantastique ayant un corps de cerf, une tête de loup avec une corne et une queue de vache, qui apparaît quand le pays est prospère. Les Kirins sont donc un gage de bonne fortune.

Malheureusement, les kirins que nous avons vu était à l'intérieur du temple, je n'ai pas pu les prendre en photo. Pour compenser, voila un petit dragon bizarre surmontant une porte.


L'un des éléments marquants du temple sont sa porte, pleine de blanc et très richement ornée de sculptures :



Le linteau d'une porte menant à la tombe de Ieyasu Tokugawa est aussi ornée d'un petit chat très connu au Japon.


Après en avoir eu plein les yeux, nous entrons dans le temple du dragon rugissant (dont j'ai oublié le nom exact) et découvrons une salle à l'acoustique extraordinaire grâce à une démonstration d'un des moines. Une fresque de dragon a été peinte au plafond, et si quelqu'un se place juste en dessous de la tête du dragon et frappe fortement deux morceaux de bois d'un contre l'autre, des échos très rapprochés créent un grondement, le grondement du dragon. Cet effet n'a plus lieu si l'on s'écarte d'un mètre ou plus de la tête du dragon. Comment ont-il réussi à créer ce tour de force acoustique, je n'en ai aucune idée ; mais une chose est sûre, ça m'épate.

Nous sortons du Tosho-gu gavés de belles images, mais cette journée ne s'arrête pas là. Juste à côté se trouve le Futarasan-jinja, un tout petit temple shinto.




Curieux, nous entrons pour voir, et découvrons tout un monde miniature, à l'ambiance sereine et ludique : quelques bâtiments tout petits ou l'on découvre des sculptures et la lame d'un sabre, des toris tellement petits qu'il faut se pencher pour passer dessous, une petite fontaine, et même un jeu des anneaux où nous tentons notre chance sans grand succès.





Ici, pas de sculptures ni de feuilles d'or : la beauté vient des arbres, de l'eau et des pierres, de leur âme que célèbre la religion shinto. Cette vision du monde nous émeut un peu, et c'est plein de tendresse pour ce lieu que nous repartons un peu plus tard. 



Après avoir fait une pause pour manger, nous marchons jusqu'au Nikko Tamozawa goyotei, une résidence secondaire impériale qui a été restaurée et ouverte au public.

Les lieux sont immenses, et ce bâtiment a une importance non négligeable, puisque, composé de bâtiments de différentes époques, il a contribué à une conservation des savoirs-faire ancestraux du Japon : En voulant agrandir la structure, la famille impériale a fait le choix de faire construire en conservant l'architecture traditionnelle du Japon dans une version modernisée (contenant de l'électricité, par exemple) à une période ou la mode était plutôt aux bâtiments occidentaux. Cela a contribué à un renouveau de l'architecture nipponne conduisant à ce qu'on connaît aujourd'hui.





On trouvait ici et là des portes ou des murs peints représentant des oiseaux ou de la végétation...



A bien des endroits le sol était recouvert de tapis, et le nombre de couleurs différentes utilisées pour les motifs indiquait directement l'importance de la personne à qui était destinée cette pièce.


Après le bâtiment, nous avons visité les jardins, prenant quelques photos des lieux. Le printemps était un peu tardif dans les montagnes, les arbres commençaient tout juste à bourgeonner...



Enfin, nous sommes partis voir les mille Bouddhas, croisant en route un petit temple à l'écart des touristes, plongé dans un silence fascinant.



Arrivés au Gamman-ga-fushi abyss, le nom japonais des « mille Bouddha » (on dit qu'il est impossible de les compter)  un chemin longeant la rivière où s'aligne des dizaines de statues de Bouddha d'état variable, tous muni de leur petit bavoir et leur petit bonnet rouge. Mon appareil photo m'a lâché, faute de batterie, c'est donc avec mon téléphone que j'ai pris les dernières photos de la journée.


2 commentaires:

  1. Eh bien cette fois-ci, je suis moins touchée. Le premier temple notamment, certes décoré avec faste, mais aussi, je dirais, avec complication, me parle moins que les ambiances plus simples des temples en bois du jour 8 ou 9 (je fais dans le désordre, tu m'excuseras).
    Le second temple, le petit, me semble plus accueillant, plus "humain" ou naturel, si l'on veut (ce n'est que mon ressenti en voyant tes photos hein, je ne juge rien en mal, en bien oui par contre ;) ). J'aime beaucoup que tu expliques des détails des croyances et religions japonaises (je n'y connais fichtrement rien), ça me donne une nouvelle perspective sur ce pays dont je me sens "gavée" par la mode mais dont finalement je ne connais que très peu de choses. J'aime particulièrement le fait que chaque temple ou lieu sacré soit un lieu spécial en soi, que le LIEU soit important. Ca donne une personnalité à chaque endroit (pas comme certaines églises complètement déplacées), c'est très intéressant.

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    1. Le fait d'apprécier plus ou moins certains types de temples me paraît très naturel, c'est une question de goûts et de sensibilité. Et comme toi, même si j'ai admiré le temple Tosho-gu, je me sens plus chez moi baignée dans l'atmosphère paisible des temples plus petits, ou la nature tient une grande place.
      Les lieux ont en effet une grande importance, et chaque temple est unique par la manière dont il s'intègre dans le paysage et l'ambiance qui s'en dégage. J'ai beaucoup appris sur la spiritualité pendant mon voyage, puisque, même si je connaissais certains aspects de leur religion à travers les mangas et animés, j'en avais un aperçu très fragmentaire...

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